Alors que le Mur de Berlin tombait et que le monde communiste découvrait la liberté et la démocratie, l'avionneur Sukhoi connaissait de profonds bouleversements qui le menèrent rapidement à être privatisé. Pourtant, il demeurait avec le bureau d'étude Mikoyan-Gurevitch le principal fournisseur de l'aviation russe en matière d’avion de combat. Cependant, Sukhoi épousa certaines méthodes des entreprises aéronautiques occidentales, comme par exemple le lancement de programmes sur fonds propres. C'est ainsi qu’au début de l’année 1994, il lança un appareil totalement novateur, le Su-32FN.
Celui-ci n'était pourtant pas totalement une machine nouvelle, puisqu'il s'agissait d'une version améliorée du Su-27IB, une version d'attaque biplace du chasseur Sukhoi Su-27. Le Su-27IB n'avait pas reçu d'accueil favorable de la part des militaires russes et cela avait conduit à son abandon début 1991, quelques mois après le premier vol du prototype. La reprise de l'étude du Su-32FN fut donc vue par les équipes de l'avionneur comme un second souffle. Il faut dire que l'avion était particulièrement différent du Flanker. Destiné à l'attaque antinavire, le Su-32FN ne reçu toutefois pas non plus un accueil très favorable de la part de Moscou et le projet fut officiellement abandonné en 1997.
Le Su-32FN était en fait dérivé du prototype T10V qui donna naissance également à un avion très similaire au chasseur antinavire, le Su-34. Celui-ci se présentait comme un avion d'attaque et de pénétration à basse altitude de grande qualité. L'avion, qui effectua son premier vol le 18 décembre 1993, intéressa par contre rapidement les clients habituels de Sukhoi. Trois avions de présérie furent commandés par Moscou.
Le Su-34 se présente comme un avion d'attaque biplace côte à côte, biréacteur à aile basse et empennage double. Il dispose d'un train d'atterrissage tricycle classique à jambes hautes. Le pilote et l'opérateur d'armement prennent place dans un cockpit pressurisé, disposant d'une avionique dernier cri pour un aéronef russe : un radar de détection passive Leninets V004, un système de guidage et de désignation d'armement laser UOMZ, ainsi qu'un radar de suivit de terrain NV005. En outre l'avion dispose d'une chaîne de communication encryptée UHF/VHF/VVHF, de contre-mesures électroniques, et d'éjecteurs de leurres thermiques. Il dispose également d'un FLIR de construction russe.
L’armement interne du Su-34 se compose d'un canon GSh-30 de 30mm et en externe de missiles air-surface et antinavire, dont le très lourd et très puissant Moskit-2, la plus grosse arme au monde de ce type. Des bombes à guidée laser font également partis de son arsenal, ainsi que des bombes lisses et des bombes planantes. Pour son auto-défense le Su-34 dispose de missiles air-air R-73 de nouvelle génération à guidage infrarouge en bout d'aile.
En 2001, alors que la Russie s'embourbait de plus en plus dans un conflit sanglant en Tchétchénie, l'état major de l'aviation passa une première commande pour 70 appareils livrables entre 2005 et 2012. Les Su-34 étaient alors censés remplacer les Sukhoi Su-24 en première ligne, et notamment pour les missions d'attaque de précision. Toutefois en 2007, la Russie a revu sa position, et décidé de conserver ses Fencer dans leur mission d'attaque et de commander un second lot de 200 Su-34 livrables entre 2015 et 2020.
Début 2008, une trentaine de Su-34 du premier lot était en service en Russie. Ces avions volent principalement au niveau des côtes du Pacifique. Actuellement, l'avion semble intéresser des clients aussi différents que la Chine, l'Inde, l'Indonésie, et le Pérou, sans qu’il y ait eu de contrats d’exportation officielle. Le Sukhoi Su-34 a reçu la désignation OTAN de Fullback.
EDIT pfachaux : voiciles sources http://www.avionslegendaires.net/sukhoi-su-34-fullback.php