Le Pilote d' hélicoptère
Le Pilote d' hélicoptère vu par Michel Careau
Conditions de travail
Le travail de pilote d'hélicoptère est très différent d'un jour à l'autre, même selon l'endroit où il se trouve, la saison, la température, le type d'appareil, le client, l'employeur, la formation et l'expérience acquise.
Les conditions de travail varient énormement allant de l'oisiveté la plus complète à de longues journées pendant des mois sans répit.
Les horaires fixes peuvent ne pas exister et les vacances ne sont pas toujours prises quand on le désire. En fait, les conditions de travail varient énormement allant de très exigeantes à très calmes surtout en hiver. Il est à noter cependant que la majeure partie du travail se fait de jour et l'été. Donc, le travail des pilotes est souvent saisonnier.
Un pilote peut travailler sept jours sur sept. Les journées de travail débutent souvent avant le lever du soleil pour se terminer qu'après le coucher du soleil surtout aux contrats reliés aux incendies de forets. Durant ces périodes, on peut voler entre 120 et 150 heures par mois sur plus de deux ou trois mois. Tandis que dans d'autres cas, où la demande est moins forte, on ne fait que 10 ou 20 heures de vol pour un mois. Une moyenne qui varie entre 200 et 600 heures de vol par années, parfois même jusqu'à 800 heures de vol selon le contrat auquel nous sommes affectés. Pendant les périodes de contrat le pilote doit demeurer disponible aux demandes de son employeur et de ses clients. En été, les vacances sont rares. On obtient difficillement des congés lors d'évènements qui nous touchent personnellement.
Vu le grand nombre de pilotes qui offrent les mêmes services professionnels, il faut savoir peser le pour et le contre pour ce métier et c'est à chaque individu de déterminer exactement ce qu'il veut vraiment faire dans la vie.
C'est un travail qui a ses avantages et ses inconvenients comme tout autre métier.
Les conditions de travail d'un pilote d'hélicoptère sont souvent très difficiles. Nous devons souvent manœuvrer dans des endroits restreints tels que sous les fils électriques, en fôrets, sur le bord des rivières, en terrain montagneux et en région éloignée. La plupart du temps, les pilotes doivent composer avec des obstacles naturels du terrain qui varient selon la configuration . Des obstacles de toutes tailles qui deviennent presque invisibles en cas de mauvais temps.
Nous pouvons être appelés à participer à des expériences et des découvertes passionnanteset même parfois très valorisantes, pouvoir vivre de ce que l'on aime
En général, c'est un métier mal connu du public. En contrepartie, les pilotes sont bien vus et très respectés par la société où ils occupent une place importante vis-a-vis cette même société.
Dans ce métier, il n'y a pas à proprement parlé d'avantages sociaux, par contre l'employeur fournit certains services ou avantages s'y rattachant tels que les primes d'éloignement, d'ancienneté, des primes pour l'hôtel, la roulotte où le camping. Parfois, pour un nouveau pilote sans expérience les premières heures de vol sont souvent peu rémunérées, le débutant en ayant énormement besoin.
Bien des compagnies n'hésitent pas à soustraire le débutant à des travaux au sol pendant quelques temps, quelques mois, ce qui n'a évidemment rien à voir avec le pilotage.
Le comportement de ce dernier est en quelque sorte étudié par son nouvel employeur, quoi de plus normal puisque un appareil pouvant filer à des vitesses de plus de 240 km/h et valant parfois plus de 1 million de dollars sera confié au débutant. Ce nouveau pilote se retrouvera donc, parfois seul en vol dans son appareil jusqu'à l'arrivée de ses tous premiers clients. Il doit établir une véritable relation de confiance entre lui et le patron. Son nouveau patron assumera qu'il va gérer l'appareil comme si c'était le sien.
Les relations de travail varient beaucoup et sont habituellement bonnes, selon les conditions d'emploi, une situation économique difficile entraine des différends au sein des compagnies pour savoir qui gardera sa place, mais dans une situation plus calme, tous savent se serrer les coudes et s'entraider, situation que l'on retrouve également entre les différentes compagnies.
Et qui plus est, il existe une certaine concurrence entre pilote dans ce milieu, performance.
Il faut savoir s'affirmer et être modére pour pouvoir être remarqué.
La fatigue
Ce travail peut être très fatigant. Il demande une concentration constante sur de longues périodes. Par contre, c'est une des particularités du métier qui le rend, selon moi, encore plus intéressant.
De nos jours, on voit apparaitre de plus en plus de nouveaux instruments, plus précis et plus fiables qui retirent une certaine charge de travail comme le GPS, un système de positionnement par satellite, mais, bien entendu, qui ne pourront jamais remplacer les cartes VFR pour le vol a vue.
Type de mission
Le type de mission que nous devons effectuer peut être souvent différent d'une journée à l'autre. Assistance et lutte contre les incendies de forets, urgences de toutes sortes, transports de charge et matériaux à l'élingue, ''bird towing'', exploration minière, inventaire faunique - orignaux, chevreuils, recensement, releve des reseaux de pistes et le denombrement des betes, inventaire forestier, cueillette de renseignements, vol photographique et cinématographique, arrosage aérien, brulage contrôlé, vol en montagne, transport de skieurs en montagne, construction de ligne électrique, construction de ponts, de sentier de tour d'observation pour certains parcs, patrouille heliportee - police, observation, patrouilles specialisees, seismique, géologie, arpentage, cartographie, patrouille de ligne électrique, coulage de forme de béton pour les centres de ski alpin, recherche et sauvetage, operation de secours maritimes, évacuation aéromédicale, chasse et pêche, tir de filets pour capturer et étiqueter - ours et caribous, excursion, actions promotionnelles, publicité aérienne, observation des phoques, arrivée du Père Noel en hélicoptère, sont quelques exemples de vols que nous réalisons.
Pour tous ces travaux, tous les pilotes sont formés pour satisfaire le client pour tous les types de mission en toute sécurité.
La plupart du temps nous effectuons nos vols à l'intérieur du Québec et du Canada et avec l'expérience acquise au fil des ans, le métier nous amène à faire : du vol exécutif au vol international et même du vol aux instruments jusqu'aux plates formes de forage.
La vie familiale
Le travail de pilote se rapproche beaucoup du travail de chauffeur mais en plus moderne et en plus polyvalent. Pour ce qui est de la vie de famille, à vrai dire ce n'est parfois pas très facile.
De longue période à l'extérieur de la maison, contrat de 4 voire même 6 semaines et parfois même 2 ou 3 mois de contrat continu avant de revenir à la maison. On ne sait jamais quand on rentre à la maison et quand on peut être appelé à partir travailler à l'extérieur.
Après une certaine période de temps passé à l'extérieur, on commence à s'habituer à son contrat, au genre de travail, à ses clients et à l'endroit où nous sommes que déjà, il nous faut repartir, parfois pour un autre contrat où revenir finalement à la maison.
On ne choisit pas son contrat et même l'endroit où il sera et parfois même on ne peut tout simplement pas refuser sa nouvelle affectation. Oui bien entendue, on peut toujours refusercette nouvelle affectation, mais se sera la dernière fois que l'on nous rapellera.
L'âge est'il un facteur déterminent...
On me demande souvent si l'âge est un facteur déterminent pour le travail de pilote d'hélicoptère, si le fait d'être âgé au-dessus de la trentaine aura un effet négatif sur les possibilités d'emplois.
À trente ans, où même trente cinq ans, suis-je déjà trop vieux pour ce métier, pour me trouver un bon travail ? Vous savez en toute honnêteté, il m'est difficile de répondre objectivement à cette question.
Selon le climat économique que nous vivons, vous n'aurez pas de difficulté à vous trouver du travail si bien entendu l'économie fonctionne à plein régime et ce, même à trente-cinq ou quarante ans. Un employeur potentiel vous évaluera. Si celui-ci investit en vous, il saura que vous y resterez à son emploi pour plusieurs années.
Dans la trentaine le candidat a une maturité que le jeune dans la vingtaine n'a pas encore acquise. Il est très difficile pour un jeune de renoncer à tout ce qui entoure sa vie, soit la liberté, les sorties, le cinéma, les filles, sa blonde, sa famille, ses amis, les bons restaurants et d'autre.
Après quelques années de régime à teneur de camps forestiers, de villages indiens, de solitude, de mouches et de Nordicité, un jeune pilote prendra parfois une tout autre décision dans sa vie, celle de vouloir revenir à la civilisation.
Bien des pilotes professionnels d'hélicoptères retournerons aux études ou changerons tout simplement de métier, même si celui-ci est moins intéressant, car la vie sensationnelle des pilotes de brousse aura fait son temps et ne durera, pour certains, seulement quelques années, le temps nécessaire pour goûter au plaisir de ce que peut nous apporter ce métier difficile.
Le bruit court depuis belle lurette que les pilotes d'hélicoptères sont très bien payés pour ce qu'il font et que la moyenne de vie d'une carrière de pilote d'hélicoptère se situe aux alentours de 15 ans. Après, ils se cherchent autre chose et parfois essaient de retrouver une vie familiale qu'ils ont perdu, où même jamais connue.
Les désagrements sur le terrain
Il y a aussi tous ces petits désagrements sur le terrain ou nous devons attendre de longues heures dans des endroits qui ne sont pas toujours confortables, tels que, l'humidité et la chaleur de l'habitacle pendant les périodes estivales, les moustiques. De longues périodes d'attente dans des camps isolés où sur le bord d'un lac, d'une rivière, ce qui tout de même nous permet d'exercer à l'occasion nos talents de pêcheurs.
Des attentes aux aéroports, idéal pour aiguiser notre patience. Le bruit de l'appareil peut être un inconvenient si on n'utilise pas adéquatement les équipements de sécurité. L'éloignement et l'isolement rendent parfois la tache désagréable à la longue. Le froid en hiver.
Bien sur, ce n'est pas le confort de notre foyer, mais il s'agit pour aimer ce métier d'y être préparé mentalement et physiquement avant de partir pour un contrat. L'aventure extrême pour certains.
Le métier de pilote pour les femmes
Les femmes d'aujourd'hui participent activement à l'évolution du monde par le métier qu' elles excercent. Celle qui pratiquent ce métier sont très bien respectées par leurs confrères ainsi que par leurs clients. Quelques fois, les clients éprouvent quelques craintes et quelques hésitations à la vue de ces dernières mais leurs peurs sont vite résorbées. C'est un métier encore considére comme non-traditionnel pour une femme. Au Canada les statistiques démontrent que les hommes détiennent 98 % des licences contre 2 % pour les femmes. En janvier 2000 on comptait plus de 3825 licences de pilote sur hélicoptère au Canada dont 3740 de ces licences étaient détenue par les hommes contre 85 licences pour les femmes.
La passion du métier
On finit toujours par apprécier, par adorer ce métier qui est selon moi un des plus exigeants.
Il faut avoir la passion pour ce métier. C'est cette même passion qui nous permet de passer par-dessus les petits points négatifs de cette profession et de toujours faire ce travail de pilote avec le même enthousiasme.
Les pilotes finissent vite par oublier tous les petits désagrements lorsqu'ils sont aux commandes de leur appareil et qu'ils voient tous ces paysages défiler sous leurs yeux. Voir et observer une multitude de lacs, d'étangs, de toubières, des chutes infranchissables, de puissants rapides, des rives de sable à perte de vue, de superbe et d'immenses cours d'eau, sources de vie, de beauté et de richesse.
Un voyage vers l'aventure
Un voyage vers l'aventure, la nature et l'inconnu qui nous amène parfois aux quatres coins du monde tout en faisant ce que nous avons toujours désiré le plus. D'inoubliables voyages de pêche et de chasse. Des rencontres de toutes sortes avec des gens de toutes nationalités, qui parfois nous amènent à participer à toutes sortent d'expériences enrichissantes selon le type de travail qu'il y a à effectuer, l'endroit où nous sommes, la région où nous nous retrouvons. Vivre presque à chaque contrat une nouvelle expérience privilégié.
Les activités de pilotage se déroulent rarement en ville, mais souvent en brousse, au Nord de la province où son climat connait des variations brutales de température, n'est pas exclus qu'il neige en plein été et même plus souvent que rarement, à l'extérieur de notre province.
Les pilotes ont la chance de pouvoir aller à des endroits que la plupart des gens ne verront possiblement jamais. Découvrir des dimensions de la vie que nous ne pouvons connaitre autrement.
Des images et des paysages qui défilent à nous couper le souffle. Des fôrets, des montagnes et des lacs à n'en plus finir. Un contact intime avec la nature.
Les pré-requis
Que ce soit l'avion ou l'hélicoptère, les aptitudes requises sont les mêmes :
Être sérieux, avoir une bonne réputation, avoir beaucoup de sang froid, avoir une bonne coordination, avoir la capacité de travailler dans des situations de stress pendant de longues périodes de temps, une facilité d'intégration et d'adaptation aux individus et groupes de travail différents - ses clients, son mécanicien, ses confrères de travail - le respect du bien d'autrui et des individus, une bonne condition physique - visite médicale obligatoire.
'' l'état de santé du pilote est un élément aussi essentiel à la sécurite du vol que l'état mécanique de son aéronef ''.
Visite médicale à tous les ans et même, après quarante ans à tous les six mois qui renouvelle la licence professionnelle ainsi que des tests en vol ( P.P.C. - test de compétence pilote ), des séminaires sur la mise à jour des connaissances, avoir un bon moral et accepter les conditions de travail telles qu'elles sont, ne pas se prendre pour un '' Top gun '' et surtout aimer ce que l'on fait même si parfois on nous l'impose.
Il y a milles et une raison d'être interdit de vol et chaque situation doit être évalué par un médecin examinateur de l'Aviation Civile et par la suite être soumise au bureau médical du ministère des transports. La loi fédérale oblige également tous les pilotes et aspirant pilote à rapporter toute maladie ou invalidité au médecin examinateur de l'aviation. Une information élémentaire qui contribuera à la sécurité de tous et vous évitera bien des surprises.
un certain goût pour l'aventure
Il faut également avoir un certain goût pour l'aventure,avoir un bon jugement, être prudent et manifester un réel professionnalisme envers tout ce que nous entreprenons. Une bonne dextérite et beaucoup de sang froid afin de pouvoir agir efficacement en situation d'urgence. On doit pouvoir également être capable de réflechir intelligemment, parfois même rapidement, sécuritairement et avec discernement. Il faut aimer les risques calculés, être débrouillard, patient, ponctuel, prévoyant et minutieux.
Art Read, pilote d'hélicoptère à la retraite disait : ' ne vous laissez jamais un client vous intimider.
Si la compagnie pour laquelle vous travaillez vous congédie, c'est qu'elle ne vous méritait pas vos services. S'il vous plaît volez toujours prudemment '.On doit toujours tenir compte du fait que le pilote d'hélicoptère que nous sommes est un vrai professionnel, qu'il ne peut se permettre de jouer avec la vie de ses passagers.
Perspective d 'emploi au Quebec
Les statistiques révélaient qu'en 1982 il y avait environ plus de 3000 brevets de pilote en force et que, de ce nombre, un peu plus de 300 pilotes œuvraient au sein de grandes compagnies et avaient par le fait même des conditions plus que respectables. Les autres crevaient de faim et acceptaient des conditions souvent misérables pour acquérir de l'expérience. L'association des gens de l'air du Québec écrivait en 1982 un article intitulé '' On achève bien les pilotes '' rédigé par Monsieur Marcel Deschamps, le secrétaire de l'association, qui décrivait et résumait assez bien la situation existante pour cette période.
Heureusement, après les années 1984, l'année des grands voiliers à Québec, l'industrie a lentement corrigé ses lacunes, l'économie s'est lentement redressée et le tout est presque revenu à la normale.
Au Canada, les perspectives d'emploi sont normalement bonnes
Plus de 70 % des pilotes d'hélicoptère ont plus de quarante ans ce qui annonce beaucoup de retraites - 2111 licences sur 3825 en 2000. Le travail existe. Par contre, la difficulté majeure consiste à décrocher le premier emploi et à acquérir les quelques 300, 500 ou 1000 heures de vol d'expérience pour ensuite trouver un emploi plus stable dans ce domaine.
Les principaux employeurs sont les petites et moyennes entreprises de transport par hélicoptère.
De plus, les possibilités de travail sont définitivement meilleures dans l'Ouest Canadien autant pour un pilote d'hélicoptère à la recherche d'un emploi que pour un pilote d'avion.
En 1994 et 1995 la demande pour un pilote d' hélicoptère s'est accrue, une conséquence directe des activitées minières pour cette période.
En janvier 2000 on comptait plus de 3825 licences de pilote d'hélicoptère au Canada. Soit, 331 licences de pilote privé, 2795 licences commercial, 699 licences de pilote de ligne.